Dans un rapport publié le 4 juillet dernier, le Réseau Action Climat lance un cri d’alarme. Face aux dernières actualités, l’agriculture française se trouve en danger et d’importantes réformes doivent être entreprises pour assurer la pérennité du secteur, avertit le collectif.
Confronté à des enjeux majeurs, l’avenir de l’agriculture française est incertain, mais l’agroécologie est présentée comme étant la solution.
Sommaire
Le système agricole français à bout de souffle
Les crises climatiques et économiques qui se succèdent depuis quelques années ont fragilisé l’agriculture française. Selon le Giec (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat), le nombre de sécheresses, de canicules et d’inondations a augmenté en France.
L’agriculture française actuelle ne dispose pas de la flexibilité nécessaire pour s’adapter à ces changements, ce qui entraîne progressivement le secteur vers le déclin. Selon les experts, il est nécessaire d’adopter un modèle agricole « résilient » capable de faire face aux épreuves climatiques, tout en étant le moins néfaste possible pour l’environnement et la biodiversité.
Une hausse des prix contraignante
Le secteur de l’agriculture fait face à plusieurs menaces, notamment celle de la hausse des prix. En 2022, nous avons constaté une flambée des prix du blé, ce qui a entraîné une augmentation des coûts liés à l’agriculture, tels que les engrais dont les prix ont augmenté de plus de 110%.
À cela s’ajoute la dépendance de la France aux importations, qui a dû accepter sans broncher la hausse des prix mondiaux des céréales, ainsi que du gaz et d’une majorité des produits importés.
Une crise climatique qui ne fait qu’empirer
La hausse des prix est accompagnée d’une crise climatique qui ne cesse de s’aggraver. Le Réseau Action Climat (RAC) a déclaré que la production de céréales (maïs, blé, riz, etc.) a subi une perte de plus de 9% au cours des 30 dernières années.
Le secteur de l’agriculture française est ainsi marqué par d’importants surcoûts, atteignant plus de 2,5 milliards d’euros en 2022. Le RAC souligne que le système agricole actuel n’est pas fiable et qu’il est nécessaire de mettre en place un système plus apte à s’adapter et à réduire les émissions de gaz à effet de serre.
L’agroécologie : un nouveau système plus durable
L’agroécologie est présentée comme un modèle agricole fiable et est considérée comme la meilleure solution actuelle par les défenseurs de l’environnement. Apparu il y a quelques années dans notre vocabulaire, le terme « agroécologie » représente un ensemble d’actions qui respectent la nature dans le domaine de l’agriculture.
Une approche plus naturelle
Ainsi, ce modèle privilégie les traitements naturels sans l’utilisation de produits chimiques, l’agroforesterie (la plantation d’arbres), le respect du cycle de l’eau et l’enherbement des terrains, entre autres pratiques. L’objectif est de valoriser les processus naturels afin de réduire la pollution et d’adapter la production en fonction des capacités de chaque exploitation ainsi que des besoins du marché.
La résilience économique et écologique
Le RAC explique que l’agroécologie repose sur des cycles de rotations des cultures plus longs, favorise la biodiversité et simplifie les pratiques organisationnelles. Cette alternative présente des avantages à la fois écologiques et économiques.
En effet, ce système de production agricole permet de réaliser des économies sur les intrants tels que les produits chimiques et les engrais. Parallèlement, l’agroécologie privilégie la production d’aliments biologiques qui sont commercialisés à des prix plus élevés que la moyenne. De plus, certains coûts secondaires disparaissent, tels que le désherbage et l’automatisation de certaines tâches.
Vers une transition agroécologique soutenue par l’État ?
Le RAC souligne que la transition vers ce nouveau système agricole ne peut se réaliser sans un soutien financier de l’État. Les aides de la Politique agricole commune (PAC) sont déjà versées pour soutenir la rentabilité des exploitations agricoles dans l’Union européenne.
Cependant, les responsables politiques sont appelés à revoir les aides publiques accordées afin de passer d’une rentabilité purement économique à une rentabilité qui réduit l’impact sur l’environnement.
Image à la une : Pexels.
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