L’industrie de la mode est la seconde industrie la plus polluante, après celle du pétrole. À partir de ce constat déroutant, il est clair que le recyclage et la réutilisation des déchets textiles devient un enjeu majeur dans la gestion des déchets mondiaux.
Entre 2000 et 2014, la production de déchets a augmenté de 60 %. Une augmentation due à la fast fashion, puisque l’achat et la mise à la poubelle de vêtements devient de plus en plus courante. Depuis les années 2000, la durée de vie d’un vêtement a été divisée par 2.
Pour permettre un traitement optimal de ces déchets, Paris Good Fashion a lancé avec Vestiaire Collectif et le soutien de l’IFM un groupe de travail, pour répondre au mieux à la question et trouver des solutions pour un traitement optimal des déchets textiles.
Sommaire
Exportation des textiles usagés : un système qui ne marche pas
Parmi les différentes solutions mises en place pour réduire les déchets textiles : l’exportation de textiles usagés, principalement vers des pays d’Afrique ou d’Asie. Sauf qu’en 20 ans, la quantité de textiles exportés a doublé pour atteindre 1,5 million de tonnes.
Si la solution de réutiliser des textiles est, dans les faits, intéressante, elle n’est pas sans de grosses failles qui rendent l’exportation de ces vêtements polluante sur le plan environnemental.
En effet, prenons l’exemple du marché de Kantamanto au Ghana. D’après The Or Foundation, 15 millions de vêtements y sont importés chaque semaine. Sauf que sur ce chiffre, près de 40% finissent jetés dans la nature. Abandonnés ou brûlés à ciel ouvert, ces vêtements constituent un impact négatif pour l’environnement, alors même que leur exportation était faite dans le but de réduire leur empreinte écologique.
Mais où se situe le problème ?
D’après le groupe de travail, celui-ci se trouve au niveau de différents maillons de la chaîne. Mais le plus gros problème vient d’un mauvais triage des textiles usagés avant leur exportation.
Les processus de tri doivent permettre de décider si un textile est étiqueté « apte à la réutilisation » ou doit être catégorisé comme « déchet ». Or, de nombreux textiles « aptes à la réutilisation » et donc envoyés dans des pays tiers sont en réalité inutilisables.
Souillés ou déchirés, ces vêtements finissent jetés dans la nature, dans des décharges à ciel ouvert ou sur des plages.
Les recommandations du groupe de travail
Quelles solutions proposer pour régler le problème ? Le groupe de travail composé de Paris Fashion et Vestiaire Collectif a abouti par une série de propositions à mettre en place, pour assurer un traitement optimal des déchets textiles.
1) Établir des critères stricts pour sortir un textile usagé du statut de déchet.
Cette solution permet un meilleur tri en amont, pour ne pas envoyer dans des pays non équipés des déchets qui finiront dans une décharge à ciel ouvert.
2) Vérifier la qualité des textiles et autres vêtements composant les balles de textiles
Les pays importateurs et exportateurs doivent assurer un suivi régulier de la qualité des vêtements présents dans les balles de textiles. Ils se doivent également de savoir si les vêtements importés correspondent aux besoins des clients destinataires, pour éviter les vêtements jetés, car ne correspondant pas à la demande du marché.
3) Échanger avec les pays importateurs pour s’assurer qu’ils possèdent des moyens de trier ou de recycler les déchets textiles usagés
Dans le cas de vêtements inutilisables ou qui ne se vendent pas, les pays exportateurs doivent s’assurer que les pays importateurs bénéficient des infrastructures nécessaires, pour recycler ou détruite un déchet de façon responsable et la moins polluante possible.
Image à la une : Pexels.
Laisser un commentaire