Le dernier rapport du GIEC tire la sonnette d’alarme

Le lundi 20 mars 2023, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) a présenté son dernier rapport sur le climat. Sous l’égide de l’ONU, une synthèse complète des constats scientifiques sur le changement climatique vient d’être publiée. Ce dernier se base sur le cycle de travaux du GIEC initié en 2015.

Ce document inédit résume les six derniers rapports du groupe et se présente comme une étude majeure sur le réchauffement climatique. Plusieurs centaines de pages rassemblent des milliers d’études sur le sujet et en font un point complet qui ne présage rien de bon.

Un réchauffement climatique de 1,1°C en quelques années  

Le rapport du GIEC explique en premier lieu que la température moyenne de la surface de la Terre a augmenté de 1,1°C durant 2011 et 2020. Ce chiffre est plus élevé que la hausse de température durant toute la période industrielle, notamment entre 1850-1900.

Le document révèle également que la période comprise entre 1970 et 2020 a marqué une augmentation de la température jamais vue sur les deux derniers millénaires de notre ère. Pas moins de 42% des gaz à effet de serre émis depuis 1850 ont été émis ces 30 ans. Le GIEC atteste que le réchauffement climatique s’accélère et va de plus en plus vite. 

Les conséquences sont désormais bien visibles

Le rapport explique que « l’homme est responsable sans équivoque du réchauffement climatique. Les activités humaines affectent d’ores et déjà toutes les régions du monde et modifient de nombreux extrêmes climatiques ».

Parmi la récurrence des évènements climatiques extrêmes, on retrouve en majorité la recrudescence des canicules, des sécheresses et des pluies extrêmes. Le document rappelle également que le niveau des mers a augmenté de 20 cm en l’espace d’un siècle.

Le GIEC explique enfin que plus de 40% de la population mondiale vivent actuellement dans des contextes au changement climatique. Cela concerne donc plus de 3,3 milliards de personnes sur la planète.

Moins de 7 ans pour agir

Ce rapport publie des mots qui pèsent lourd. L’une de ses conclusions principales est qu’il reste moins de 7 ans pour agir. C’est la période maximale donnée afin de réduire les émissions de gaz de 43% pour espérer une baisse de 60% d’ici l’horizon 2035.

Selon le GIEC, si cette réduction n’a pas lieu, l’humanité atteindra un basculement irréversible. Les conséquences sont expliquées dans trois rapports spéciaux publiés par l’institution, qui expliquent qu’un réchauffement planétaire dangereux va avoir lieu. Les scientifiques s’accordent à dire que l’on atteindra les +1,5°C plus rapidement que prévu durant l’Accord de Paris.  

Sans action politique, tout est perdu

Le rapport met également en lumière qu’une action massive est nécessaire. Les citoyens et gouvernants du monde entier sont appelés à agir, et ce, dans les plus brefs délais. Le président du GIEC indique « que nous marchons, tandis que nous devrions courir ».

D’ici 2050, la baisse des émissions de gaz à effet de serre doit atteindre 84% pour éviter d’atteindre le point de non-retour. Le GIEC s’adresse principalement aux décideurs politiques en soulignant que « nous avons le savoir-faire, les technologies et les ressources nécessaires pour s’en sortir […] mais ce qui manque aujourd’hui, c’est une action politique forte. »

L’humanité n’est pas désarmée

Le document rappelle qu’il existe actuellement plusieurs solutions réalisables, efficaces et accessibles pour lutter contre le réchauffement climatique. Les experts mettent en avant des technologies comme l’énergie solaire et l’énergie du vent qui sont présentées comme des « technologies viables ». Ces derniers ont l’avantage d’être de moins en moins coûteux : le prix des ressources solaires a diminué de 85% et 55% pour les ressources éoliennes. 

Néanmoins, le GIEC souligne que toutes les régions du monde ne sont pas égales face à l’accès à ces nouvelles technologies. Le rapport termine avec une note d’espoir : « il existe assez de flux financiers pour réduire les émissions », il faut simplement agir. 

Image à la une : Pexels.