C’est une décision historique qu’on espérait plus. Dimanche 20 août, les Équatoriens ont créé une première en votant ensemble « OUI » lors d’un référendum visant à arrêter l’exploitation pétrolière du bloc 43, situé dans la réserve amazonienne de Yasuni.
Alors que cette zone, de près de 300 hectares, comptaient jusque-là environ 200 puits, le vote pour l’arrêt de l’exploitation vient de créer un précédent remarquable suite à des années de dialogues et de luttes.
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Un référendum mémorable pour l’environnement
Il s’agit d’un évènement sans précédent. Depuis des années, l’Amazonie, véritable réserve de biodiversité et poumon vert de la planète, est au centre d’une lutte qui oppose écologistes et peuples indigènes au gouvernement et géants de l’exploitation pétrolière.
Un référendum inattendu
Pourtant, rien ne laissait penser que ce référendum pourrait réellement avoir lieu. Après qu’un premier référendum similaire a été arrêté par la cour constitutionnelle, le président de l’époque Rafael Correa a proposé aux pays riches de payer l’Équateur pour cesser tout projet d’extraction.
Une proposition qui n’a pas abouti et qui n’a fait qu’augmenter la grogne des activistes. Face à cela, Correa a alors proposé de rassembler près de 500 000 signatures pour déclencher un référendum dans le pays. Un défi qui n’est pas tombé dans l’oreille de sourd puisqu’en six mois, les activités avaient rassemblé 757 000 signatures en faveur d’un référendum.
Une réponse claire
Bien que le gouvernement équatorien ait longtemps tenté de faire arrêter le projet, le référendum a enfin eu lieu le 20 août 2023, et la réponse des Équatoriens a été unanime :
58,99% des voix répondaient « OUI » à la question « êtes-vous d’accord pour que le gouvernement équatorien maintienne indéfiniment dans le sol le pétrole d’ITT, connu sous le nom de bloc 43 ?» contre 41,01% de NON.
Pour les activistes équatoriens, mais également du monde entier, ce référendum constitue une première en matière de « démocratie climatique ». Et s’invite comme un exemple à mettre en place pour laisser le peuple avoir une véritable parole dans les décisions en lien avec la protection de l’environnement.
Une lutte qui dure depuis longtemps
Réserve de biodiversité vitale pour la planète, l’Amazonie est également le territoire ancestral de nombreux peuples indigènes. Le Yasuni, vers lequel se tournait l’attention de tout l’Équateur, n’est qu’un bloc parmi bien d’autres. Mais celui-ci abrite surtout un million d’hectares de forêt primaire et le territoire des Waorani, des Kichwa, des Tagaeri et des Tarome–nane. Ces communautés font partie des dernières à vivre en isolement volontaire, éloignées de la civilisation pour préserver leur mode de vie ancestral.
Sauf que le territoire de ces communautés est sans cesse menacé par la présence de puits d’extraction pétrolière qui entraînent la création de pipeline, de routes et surtout de nombreux cas de pollutions qui touchent de plein fouet la forêt et le lieu de vie de ces populations autochtones.
Amazonie : et maintenant ?
Il semble assez difficile de prédire ce à quoi va mener le référendum. La solution logique serait l’arrêt de l’exploitation. La cour constitutionnelle, suite au résultat du référendum, a laissé 1 an au gouvernement pour organiser l’arrêt de l’extraction pétrolière.
Un gouvernement qui n’est pas ravi de ce résultat et qui laisse présager du travail au président qui sera élu le 15 octobre prochain.
D’un autre côté, la compagnie Petroecuador, qui détient l’autorisation d’extraction sur 300 hectares du bloc de Yasuni, indique être prête à se conformer à la « décision souveraine des Équatoriens ».
Image à la une : Grands Espaces.
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