La nouvelle réglementation au sujet des microplastiques a été publiée pour la première fois fin août 2022. Dès lors, nous attendions tous le vote et l’adoption de ce projet qui vise à réduire significativement l’utilisation des microplastiques, c’est-a-dire des plastiques les plus néfastes pour l’environnement.
L’Europe vient de prendre un cap inédit et interdit les microplastiques intentionnellement ajoutés. Un pas notable dans la préservation de l’environnement, même si celui-ci laisse penser que le chemin vers un monde moins plastifié est encore long.
Sommaire
L’UE vote pour l’interdiction des microplastiques
Les microplastiques sont des particules de plastique extrêmement petites, dont la taille varie de 0,1 micromètre à 5 mm. Des dimensions extrêmement dangereuses puisque ces plastiques peuvent ainsi pénétrer notre organisme, polluer l’eau et l’environnement sans jamais être visibles.
Ces microplastiques proviennent de deux sources de pollutions distinctes. La première est la pollution issue de produits ménagers et cosmétiques qui représentent 15 à 31% des microplastiques rejetés dans l’océan. Le reste de la pollution, soit 69 à 81% de celle-ci, est issue de microplastiques libérés lors de la dégradation de produits en plastiques comme les sacs et les bouteilles.
Ainsi, l’Union européenne a fait la différence entre les microplastiques issus de la création ou dégradation de produits plastiques et pétrochimiques, des microplastiques intentionnellement ajoutés dans des produits et qui peuvent, par conséquent, être retirés.
C’est ainsi que le 26 avril 2023, le comité vote l’interdiction des microplastiques intentionnellement ajoutés, visant principalement le secteur des cosmétiques et produits de beauté.
Le secteur de la beauté : visé mais pas brusqué
L’Union européenne a voté une loi devant interdire aux marques et fabricants de produits de beauté, de soins et autres cosmétiques d’intégrer des microplastiques à leurs formules. Ceux-ci sont largement utilisés dans près de 90% des produits cosmétiques. On les retrouve dans les rouges à lèvres, crèmes de jour, exfoliants ou encore fard à paupières et mascaras.
Si ces produits sont si présents, c’est parce qu’ils représentent une véritable mine d’or pour les marques. Faciles à utiliser, à modifier, que ce soit en texture ou couleur, les microplastiques sont surtout bien moins chers que des produits naturels. Ainsi, l’interdiction des microplastiques représente un changement important pour l’industrie.
Là où l’interdiction déçoit les défenseurs d’une industrie plus respectueuse de l’environnement et de l’humain, c’est que le délai accordé avant l’entrée en vigueur de l’interdiction va jusqu’à 12 ans, dépendamment des produits. Ainsi, les produits notifiés avec et/ou sans rinçage ont 6 ans pour ne plus contenir une seule once de microplastique dans leurs compositions. Les produits de maquillage tel le fond de teint, fard, rouge C lèvre et autre, eux, disposent d’un délai plus large de 12 ans.
Six états membres appellent à des mesures ambitieuses
Parmi les signatures de la déclaration de ce nouveau projet de loi, six États membres appellent une législation stricte pour lutter contre la pollution des microplastiques. Ainsi, le Danemark, la Norvège, la France, l’Allemagne, le Luxembourg et les Pays-Bas souhaitent des mesures concrètes pour arrêter la propagation des microplastiques dans la nature, la mer, mais également son accumulation dans le corps humain et l’organisme animal. Pour les six signataires, il s’agirait de monter un projet de loi encore plus ambitieux et aboutir à un traité de l’ONU au sujet de la fin de la pollution plastique.
Les Pays-Bas sont particulièrement concernés puisque la production de moule national du pays est menacée par la pollution plastique.
Image à la une : Pexels.
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