Obsolescence programmée des voitures : vers des automobiles jetables ?

voiture de la marque byd

L’association « Halte à l’Obsolescence Programmée » (HOP) alerte sur la tendance au développement de voitures jetables, tant thermiques qu’électriques.

Dans ce contexte, elle propose sept recommandations aux décideurs, notamment en Europe, pour garantir la durabilité et la réparabilité des véhicules.

Les principales tendances menant à des voitures jetables

Le manque de standardisation des batteries

L’un des principaux problèmes soulevés par HOP est l’absence de standardisation des batteries.

Aujourd’hui, si une batterie fonctionne mal ou est endommagée lors d’un accident, il n’est pas garanti que le conducteur puisse trouver une batterie de remplacement ou faire réparer ou remplacer celle-ci par une batterie neuve ou reconditionnée.

L’association préconise donc d’intégrer des normes de durabilité et de réparabilité pour les batteries au sein des normes européennes.

Le giga-casting

Dans un effort pour réduire les coûts de production, le giga-casting est une pratique industrielle qui consiste à mouler plusieurs pièces automobiles à partir d’un seul bloc.

Cette méthode a été initiée par Tesla et BYD et a été progressivement adoptée par d’autres constructeurs.

Cependant, selon HOP, cette pratique génère une augmentation significative des déchets.

L’obsolescence logicielle des véhicules connectés

Les voitures sont désormais de réels équipements électriques et électroniques, à l’image des smartphones.

La miniaturisation, l’obsolescence des composants, le risque d’obsolescence logicielle et la complexité pour les réparateurs sont autant de défis qui remettent en question le droit des automobilistes à accéder à des réparations abordables.

Les sept recommandations de HOP

Pour assurer la durabilité et la réparabilité des véhicules, l’association « Halte à l’Obsolescence Programmée » propose sept recommandations :

  1. Mettre en place des normes de durabilité et de réparabilité pour les batteries au niveau européen.
  2. Garantir une période de disponibilité de 15 à 20 ans pour les batteries et les autres pièces et composants essentiels, en accord avec la durée de vie des véhicules.
  3. Garantir le démantèlement des véhicules, afin de faciliter leur recyclage et récupération.
  4. Promouvoir le marché des pièces de rechange issues de sources d’économie circulaire, ce qui permettrait d’informer les consommateurs sur les coûts d’entretien qu’ils devront supporter tout au long de la durée de vie de leur véhicule.
  5. Lutter contre l’obsolescence logicielle en interdisant les verrous logiciels empêchant les réparations et la réutilisation des pièces, et en maintenant un support logiciel pendant au moins 20 ans.
  6. Développer une politique circulaire ambitieuse pour les véhicules électriques, afin de réduire la pression sur les ressources naturelles liées à leur fabrication et d’améliorer leur empreinte écologique.
  7. Exiger des normes européennes strictes en matière d’économie circulaire pour les véhicules électriques, afin qu’aucune voiture irréparable ne puisse être vendue en Europe.

Un appel à l’action des décideurs politiques

Face à cette tendance inquiétante vers les voitures jetables, HOP lance un appel aux décideurs politiques, notamment en Europe, pour agir rapidement et mettre en place des régulations exigeantes.

Laetitia Vasseur, déléguée générale et co-fondatrice de HOP, affirme : « Si on ne fait rien tout de suite, ça va être de la fast-fashion pour les véhicules jetables ! La durabilité et la réparabilité des véhicules électriques doivent être des conditions essentielles à leur développement, pour des raisons économiques, environnementales et sociales ».

À deux mois des élections européennes, il est par conséquent crucial que les candidats s’engagent pour améliorer la durabilité et la réparabilité des véhicules dans le futur.


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