Après plus de quinze ans, l’Organisation Mondiale de la Santé modifie ses directives relatives à la pollution de l’air. Les dernières données scientifiques poussent au renforcement des seuils de références à ne pas dépasser pour les six principaux polluants atmosphériques.
Il ne s’agit toutefois que de recommandations. Ses directives ne sont pas des normes juridiquement contraignantes, mais elles permettent aux États de mieux protéger leur population.
Cette mise à jour sonne le glas des valeurs qui avaient été précédemment établies en 2005. L’OMS tire donc la sonnette d’alarme en soulignant que « la pollution de l’air est une menace pour la santé dans tous les pays, mais frappe surtout les populations des pays défavorisés ».
Sommaire
Un danger invisible au-dessus de nos têtes
Avec le changement climatique, la pollution de l’air est l’une des plus grandes luttes environnementales à laquelle nous devons faire face.
En 2016, on a estimé à plus de 4 millions le nombre de décès survenus dans le monde à cause de la pollution de l’air.
Selon l’OMS, 58% de ces décès résultent de cardiopathies, d’accidents vasculaires cérébraux, de bronchopneumopathies chroniques, d’infections aiguës des voies respiratoires ou de cancers du poumon. La pollution de l’air jouerait donc un rôle important dans les maladies cardiaques et pneumoniques.
Les pays non développés et à faible revenu payent un lourd tribut dû à la pollution de l’air : 91% des décès surviennent dans ces pays.
Même à faible concentration, les particules en suspension (PM), considérée comme l’un des polluants les plus dangereux, impactent tout de même la santé. Les chercheurs n’ont pas trouvé de seuil en dessous duquel les PM ne seraient pas dangereux. C’est pourquoi en 2005, l’OMS préconisait déjà d’œuvrer à limiter au maximum la concentration du taux de particules en suspension présent dans l’air.
Les nouvelles directives de l’OMS
Les nouvelles lignes directrices concernent l’abaissement des seuils de référence de six polluants dits classiques. Notamment les particules en suspension (PM), l’ozone (O₃), le dioxyde d’azote (NO₂), le dioxyde de soufre (SO₂) et le monoxyde de carbone (CO).
Nous pouvons retenir quelques points notables :
- La division au minimum par deux de la valeur seuil pour les moyennes annuelles de particules fines. Qui passe de 10µg/m3 à 5 µg/m3.
- L’introduction d’un pic saisonnier pour l’ozone troposphérique (gaz nocif à effet de serre produit à partir d’autres polluants) qui passe de 120 µg/m3 à 100 μg/m3 en moyenne sur 8 heures.
- L’abaissement de 4 fois la valeur seuil pour les moyennes annuelles de dioxyde d’azote (gaz toxique et suffoquant) qui passe de 40 µg/m3 à 10 µg/m3.
Ses nouveautés pourront être utilisées comme barème pour permettre aux populations de sortir du joug de la pollution et du danger qui plane sur eux.
Une lutte qui ne fait que commencer
Ces lignes directrices reflètent aussi la volonté de permettre à tous les pays d’atteindre un seuil de référence correct, à l’image du taux proposé par l’OMS. Sachant la difficulté qu’auront de nombreux pays à l’atteindre, l’OMS a proposé des étapes intermédiaires pour faciliter cette transition.
La pollution atmosphérique constitue un défi de santé publique internationale. Personne n’est épargné ou n’est à l’abri. Les effets nocifs de la pollution ne sont plus à démontrer et ces causes non plus. Selon les scientifiques, plusieurs défis se dévoilent aux États et aux populations : réduire le trafic routier qui représente 53% des émissions de dioxyde d’azote, privilégier les énergies renouvelables et non polluantes, à contrario des combustibles fossiles (pétrole, gaz naturel, charbon, etc…) qui sont la principale source de polluants atmosphériques, ou encore, revoir le secteur de l’Industrie et de la consommation qui sont les deux secteurs les plus polluants.
Sources :
https://www.who.int/fr/news-room/fact-sheets/detail/ambient-(outdoor)-air-quality-and-health
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