Une nouvelle ligne d’avion Toulouse – Barcelone crée la polémique

Le mardi 9 mai dernier, Le Parisien a révélé que la compagnie aérienne low cost Vueling est sur le point de lancer des vols directs entre Toulouse et Barcelone à partir du 1er juillet 2023.

Cette annonce a immédiatement fait polémique, en particulier au sein des cercles écologiques. Les défenseurs de l’environnement considèrent ce projet comme un véritable non-sens, et leur réaction ne s’est pas fait attendre.

Toulouse-Barcelone : ce que l’on sait

Selon les informations fournies, la compagnie a annoncé qu’elle prévoit d’assurer trois liaisons par semaine entre les deux villes, le mardi, le vendredi et le dimanche. Cette liaison permettra de relier la Haute-Garonne à la Catalogne, séparées par 325 km de route et 250 km à vol d’oiseau.

Le prix du billet devrait commencer à 22,9 € et pourrait atteindre jusqu’à 79,9 € pour un aller simple. Les vols quant à eux seront opérés soit par un Airbus A319, soit par un Airbus A320. La liaison entre Toulouse et Barcelone est prévue jusqu’au 28 octobre 2023, étant donné que Barcelone est le hub (noyau pivot) de Vueling.

Le vol devrait durer environ une heure, ce qui en fera le deuxième vol le plus court proposé par la compagnie aérienne. Actuellement, le moyen le plus rapide de faire le trajet entre Toulouse et Barcelone est en train, avec un changement à Narbonne, ce qui prend entre 3h30 et 4h en fonction des conditions météorologiques et des éventuels retards.

Quel sera le prix pour l’environnement, se demandent les défenseurs de l’écologie, malgré les gains de temps promis par cette ligne ?

Une ligne ferroviaire arrêtée en 2020

Vueling a décidé d’assurer la liaison entre ces deux villes françaises et espagnoles, car la dernière liaison directe en TGV a été suspendue début 2020. Initialement lancée en 2013 grâce à une collaboration entre la SNCF et la Renfe espagnole, la ligne Toulouse-Barcelone avait été réduite aux périodes estivales avant d’être interrompue pendant la pandémie de COVID-19.

Mise en arrêt en 2020, la ligne a ensuite été définitivement supprimée en 2022. Depuis, de nombreux élus ont tenté de se battre pour rétablir une connexion entre les deux pays. Mais la SNCF se défend et souligne que « la ligne n’était pas viable économiquement ». En effet, 1 siège sur 3 était occupé, un ratio qui faisait perdre de l’argent à la compagnie.

Entre-temps, l’Espagne annonce la possible création de lignes ferroviaires Barcelone-Lyon et Madrid-Marseille. Pour la SNCF, le débat n’a pas lieu d’être, le retour d’une telle ligne étant tout bonnement impossible d’un point de vue économique.

Un véritable non-sens écologique

Si la création de cette ligne aérienne a suscité une telle polémique, c’est parce que le trajet, bien trop court pour de nombreux écologiques, ne suis pas la politique française de décarbonation du transport.

Pourtant, les chiffres sont là : pour protéger le climat et la planète, il est nécessaire de réduire les émissions de gaz à effet de serre d’environ 5%, et cela, sur trois dizaines d’années. Un projet qui semble mal parti, quand l’Etat fait le choix d’accepter une ligne aérienne bien plus polluante pour l’environnement, sur un trajet aussi court.

Pour les écologistes, cette annonce est un scandale et une démonstration affligeante que l’intérêt écologique est relégué au second plan face à l’intérêt économique. Malgré les accords et traités entre Paris et Madrid, ainsi que la création du tunnel de Perthus, il n’y a jamais eu aussi peu de trains en circulation entre les deux pays.

Un véritable échec du secteur ferroviaire qui impacte directement l’écologie. Et pour cause, un voyage en avion est parfois 70 fois plus polluant qu’un voyage en train, selon une récente étude menée par l’Ademe (l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie).

Image à la une : Gatwick Media Center.